marți, 22 noiembrie 2011

La neige

La neige tombe, indiscontinûment,

Comme une lente et longue et pauvre laine,
Parmi la morne et longue et pauvre plaine,
Froide d’amour, chaude de haine.
La neige tombe, infiniment,
Comme un moment -
Monotone - dans un moment ;
La neige choit, la neige tombe,
Monotone, sur les maisons
Et les granges et leurs cloisons ;
La neige tombe et tombe
Myriadaire, au cimetière, au creux des tombes.
Le tablier des mauvaises saisons,
Violemment, là-haut, est dénoué ;
Le tablier des maux est secoué
A coups de vent, sur les hameaux des horizons.
Le gel descend, au fond des os,
Et la misère, au fond des clos,
La neige et la misère, au fond des âmes ;
La neige lourde et diaphane,
Au fond des âtres froids et des âmes sans flamme,
Qui se fanent, dans les cabanes.
Aux carrefours des chemins tors,
Les villages sont seuls, comme la mort ;
Les grands arbres, cristallisés de gel,
Au long de leur cortège par la neige,
Entrecroisent leurs branchages de sel.
Les vieux moulins, où la mousse blanche s’agrège,
Apparaissent, comme des pièges,
Tout à coup droits, sur une butte ;
En bas, les toits et les auvents
Dans la bourrasque, à contre vent,
Depuis Novembre, luttent ;
Tandis qu’infiniment la neige lourde et pleine
Choit, par la morne et longue et pauvre plaine.
Ainsi s’en va la neige au loin,
En chaque sente, en chaque coin,
Toujours la neige et son suaire,
La neige pâle et inféconde,
En folles loques vagabondes,
Par à travers l’hiver illimité monde.
(Emile Verhaeren)

To Winter


O Winter! bar thine adamantine doors:
The north is thine; there hast thou built thy dark
Deep-founded habitation. Shake not thy roofs,
Nor bend thy pillars with thine iron car.'
He hears me not, but o'er the yawning deep
Rides heavy; his storms are unchain'd, sheathиd
In ribbиd steel; I dare not lift mine eyes,
For he hath rear'd his sceptre o'er the world.

Lo! now the direful monster, whose 1000 skin clings
To his strong bones, strides o'er the groaning rocks:
He withers all in silence, and in his hand
Unclothes the earth, and freezes up frail life.

He takes his seat upon the cliffs,--the mariner
Cries in vain. Poor little wretch, that deal'st
With storms!--till heaven smiles, and the monster
(William Blake)

ten times happier

Is driv'n yelling to his caves beneath mount Hecla.
Then let not winter's ragged hand deface
In thee thy summer ere thou be distilled.
Make sweet some vial; treasure thou some place
With beauty's treasure ere it be self-killed.
That use is not forbidden usury
Which happies those that pay the willing loan;
That's for thyself to breed another thee,
Or ten times happier, be it ten for one,
Ten times thy self were happier than thou art,
If ten of thine ten times refigured thee;
Then what could death do, if thou shouldst depart,
Leaving thee living in posterity?
Be not self-willed, for thou art much too fair
To be death's conquest and make worms thine heir.
(Shakespeare)

sunt eu, la usa inghetata

Ninge grozav pe câmp la abator
Si sânge cald se scurge pe canal ;
Plină-i zăpada de sânge animal --
Si ninge mereu pe un trist patinor...

E albul aprins de sânge închegat,
Si corbii se plimbă prin sânge... si sug ;
Dar ceasu-i târziu... în zări corbii fug
Pe câmp, la abator, s-a înnoptat.

Ninge mereu în zarea-nnoptată...
Si-acum când geamuri triste se aprind
Spre abator vin lupii licărind.
-- Iubito, sunt eu la usa înghetată...
 (Bacovia)

Tél

Valami nagy-nagy tüzet kéne rakni,
Hogy melegednének az emberek.

Ráhányni mindent, ami antik, ócska,
Csorbát, töröttet s ami új, meg ép,
Gyermekjátékot, - ó, boldog fogócska! -
S rászórni szórva mindent, ami szép.

Dalolna forró láng az égig róla
S kezén fogná mindenki földiét.

Valami nagy-nagy tüzet kéne rakni,
Hisz zúzmarás a város, a berek...
Fagyos kamrák kilincsét fölszaggatni
És rakni, adjon sok-sok meleget.

Azt a tüzet, ó jaj, meg kéne rakni,
Hogy fölengednének az emberek!

(József Attila)

A Winter Eden


A winter garden in an alder swamp,
Where conies now come out to sun and romp,
As near a paradise as it can be
And not melt snow or start a dormant tree.

It lifts existence on a plane of snow
One level higher than the earth below,
One level nearer heaven overhead,
And last year's berries shining scarlet red.

It lifts a gaunt luxuriating beast
Where he can stretch and hold his highest feat
On some wild apple tree's young tender bark,
What well may prove the year's high girdle mark.

So near to paradise all pairing ends:
Here loveless birds now flock as winter friends,
Content with bud-inspecting. They presume
To say which buds are leaf and which are bloom.

A feather-hammer gives a double knock.
This Eden day is done at two o'clock.
An hour of winter day might seem too short
To make it worth life's while to wake and sport.
(Robert Frost)

Il fait froid




L’hiver blanchit le dur chemin
Tes jours aux méchants sont en proie.
La bise mord ta douce main ;
La haine souffle sur ta joie.
La neige emplit le noir sillon.
La lumière est diminuée…
Ferme ta porte à l’aquilon !
Ferme ta vitre à la nuée !
Et puis laisse ton coeur ouvert !
Le coeur, c’est la sainte fenêtre.
Le soleil de brume est couvert ;
Mais Dieu va rayonner peut-être !
Doute du bonheur, fruit mortel ;
Doute de l’homme plein d’envie ;
Doute du prêtre et de l’autel ;
Mais crois à l’amour, ô ma vie !
Crois à l’amour, toujours entier,
Toujours brillant sous tous les voiles !
A l’amour, tison du foyer !
A l’amour, rayon des étoiles !
Aime, et ne désespère pas.
Dans ton âme, où parfois je passe,
Où mes vers chuchotent tout bas,
Laisse chaque chose à sa place.
La fidélité sans ennui,
La paix des vertus élevées,
Et l’indulgence pour autrui,
Eponge des fautes lavées.
Dans ta pensée où tout est beau,
Que rien ne tombe ou ne recule.
Fais de ton amour ton flambeau.
On s’éclaire de ce qui brûle.
A ces démons d’inimitié
Oppose ta douceur sereine,
Et reverse leur en pitié
Tout ce qu’ils t’ont vomi de haine.
La haine, c’est l’hiver du coeur.
Plains-les ! mais garde ton courage.
Garde ton sourire vainqueur ;
Bel arc-en-ciel, sors de l’orage !
Garde ton amour éternel.
L’hiver, l’astre éteint-il sa flamme ?
Dieu ne retire rien du ciel ;
Ne retire rien de ton âme !

Dans l’interminable …


Dans l’interminable
Ennui de la plaine,
La neige incertaine
Luit comme du sable.
Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune,
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.
Comme des nuées
Flottent gris les chênes
Des forêts prochaines
Parmi les buées.
Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.
Corneille poussive
Et vous, les loups maigres,
Par ces bises aigres
Quoi donc vous arrive ?
Dans l’interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable.
(Paul Verlaine)

Acolo unde cred ca esti

Acolo unde cred ca esti
Nici trenurile nu strabat
Acolo ca de sticla par
Padurile de brad brumat.
Tot mai departe simti si taci
Adaugat la rest mereu
Si nu mai pot inainta
Decat pierzandu-ma si eu.
Cum ninge, alb e orice drum
Si alb respira-ntregul timp
Nici nu te-as recunoaste-acum
Desperecheat si fara nimb.
Mi-e mila si sa-mi amintesc
Dar nici sa uit nu ma indur
Cata parere-i in destin
Cata greseala-i imprejur.
Cu degete de frig adun
Ca sub un sal inzapezind
Sufletul nostru inca bun
Miscarea lui catre argint.
Cum ninge, nu s-ar mai opri
Si fi-vor brazii ingraditi
Acolo unde cred ca esti
Printre barbari meteoriti.
In fiecare an astept
Sa ninga, sa te pot vedea
Daca privesti, daca asculti
Daca mai intelegi ceva.
(Constanta Buzea )

Gura mea ninge!

Va veni iarna, miroase a fulg, -
Ţăranii pun lemne-n şoproane,
Şi sfinţii din mistice taine se smulg
Şi încărunţesc în icoane.
Va veni iarna, la munte fac foc
Muntenii uitaţi de guverne,
Ei care nu au nici salarii, nici loc,
Ci doar existente eterne.
Va veni iarna şi apele curg
Trăgând după sine obârşii
Şi-n scurtele zile cu vânăt amurg
La geamuri de case bat urşii.
Va veni iarna curat şi rapid,
Un rug pe sub brume se stinge
Şi gura spre cer dacă vreau s-o deschid
Aş spune, dar gura mea ninge.
Va veni iarna, iubito, e frig,
Un frig ce spre cergă ne mână,
Atâta mai pot să te rog şi să strig,
Dă-mi aspra mănuşă de lână.
Va veni iarna, ba nu, a venit,
Căldura eu n-o voi gasi-o,
Ci trist am sa plec, gârbovit, ostenit,
Prin munţii ce cântă: Adio !
(Adrian Paunescu)

Télelő


Ez télelő, - sötétedik hamar,

Mindjárt homályba hull a kis szoba...

Vajon derültebb volna s biztatóbb,

Megnyugtatóbb és ígéretesebb,

Ha valaki mellettem ülne most

És fogná erősen a kezemet,

Fülembe suttogva varázs-igét?

Nem. Kettőnek is sötét a sötét.

Ez télelő, - sötétedik hamar...

Ha most körüllengné e kis szobát

Mindenki, akinek szívére

Csöppentettem egy csöpp melódiát, -

Ha átölelne párás zuhataggal

Egy szivárványos visszhang-vízesés,

És kórus zúgná fülembe: remélj!?

Nem. Országoknak is éjszaka az éj.

Talán, talán ha betöltene Az,

Akit most is csak hírből ismerek,

Kihez esetlen imát dadogok

És hatalmában félig sem hiszek,

Csak akarok, csak akarok...

Ha visszahozná múlt novemberek

Tengeralatti advent-illatát,

Ha megtenné a képtelen csodát,

És olyan volna ez a délután...

Akkor talán, talán, talán

Fénybe borulna most is a szobám.

(Reményik Sándor)